… Il est revenu. J’étais tout sourire, attendre une année entière je vous assure ce n’est pas facile. Mais quand on aime, beaucoup de choses deviennent supportables. Alors j’ai attendu sagement comme il me l’avait demandé. Je le voulais aussi, d’ailleurs mon cœur ne voulait que lui. Il est revenu, c’était le bonheur pour moi, mais j’allais bien vite me rendre compte que les données ont changé.
A la fin de l’été dernier, quand il m’annonce qu’il part, je ne comprends rien. Il m’assure qu’il revient l’été prochain et il aimerait vraiment me trouver là, à l’attendre sagement. Je ne comprends pas, mais je promets d’attendre qu’il revienne. Avais-je le choix ? Mon cœur s’était entiché de lui en si peu de temps et avec une telle intensité que je prenais son départ pour de l’abandon. En fait je ne n’avais pas réalisé qu’il n’était pas d’ici. Il était venu pour des congés. J’aurais du m’en douter, je ne l’avais jamais vu ici dans ce quartier.
On a passé une journée mémorable la veille de son départ. Nous avons été à la piscine où il a passé le temps à me frôler sous l’eau et à caresser mes cuisses. Il les adorait. Après la piscine, on avait un creux à l’estomac, alors il m’a amené mangé chinois. C’était trop bon, en plus c’était la première fois que j’allais dans un restaurant étranger. Ensuite nous sommes allés au cinéma, oh je ne me souviens plus du film, on est arrivé en retard et on faisait autre chose que regarder réellement le film… Bien avant la fin nous sommes rentrés chez lui, du moins chez ses parents. Il n’y avait personne dans cette villa, chose étrange puisqu’ habituellement il y avait souvent du monde. Il en a profité pour me montrer des photos de famille. Ensuite, il a recommencé à me caresser les cuisses, on s’est embrassé, doucement, langoureusement. Il y avait ce désir presque fiévreux entre nous… J’avais peur qu’on nous surprenne là, mais en même temps cette peur nourrissait notre désir. On a fait l’amour là, c’était divin. On a quand même fini dans la chambre, l’intimité d’une chambre… C’est toujours mieux. Il devait être un peu plus de 9 heures du soir quand il me raccompagnait chez moi. On est tombé sur sa mère, elle m’a lancé un de ces regards… Et a réprimandé son fils sur le fait que sa valise n’était pas encore prête alors qu’il voyage lendemain.
On avait du mal à se séparer ; il m’a raccompagné, je l’ai raccompagné, il m’a à nouveau raccompagné et finalement on s’est quitté à minuit. Que du bonheur !
Le jour de son départ, j’avais le cœur serré. J’avais du mal à le laisser partir. Il m’a demandé si j’avais une adresse e-mail, bon Dieu de quoi me parlait-il ? Je ne savais pas ce que c’était. Pas souci, il en parlera à un de ses amis que je connaissais, il allait s’occuper de ça pour moi. Il m’a laissé la sienne. Avec ça on restera on contact jusqu’à son retour.
La nouvelle de notre idylle avait fait le tour de notre quartier. Il avait laissé pour mission à quelques amis de veiller sur moi jusqu’à son retour. Je trouvais cela charmant, mais était ce bien vraiment bien pour nous ? Il est parti ce soir là.
Toutes les semaines j’avais un e-mail de lui. J’attendais ces moments avec impatience. Ensuite j’ai découvert le Messenger, on se parlait en temps réel. Et enfin il y a eu la webcam ; on pouvait se voir et se parler même. Tout ceci était un budget énorme pour moi, mais le bonheur que ça me procurait n’avait pas de prix. Tout mon argent de poche y passait et parfois mon argent de bus pour aller à école et donc il m’arrivait de rentrer à pied…
Cette année là, j’avais le Bacc à préparer, alors je devais me concentrer. Il m’encourageait dans mes études, à prendre cela comme ma priorité. Bien sur que c’était ma priorité, mais je ne supportais pas le silence qu’il m’infligeait parfois. En effet, plus d’une fois il a manqué notre rendez-vous sur Messenger et n’a même pas eu la décence de me laisser par e-mail, pour expliquer la raison de cette absence.
Il justifiait ces absences par le fait qu’il devait me laisser du temps pour moi, pour mes devoirs. J’en avais du temps pour cela, nos rendez vous d’une heure tout au plus par semaine sur Messenger n’allait pas tant m’empêcher de faire mes devoirs et réviser pour l’examen, par contre son absence à ces rendez vous me bouleversait au point où j’avais parfois des semaines horribles, tellement il manquait. Il me dit qu’il a compris, mais rien ne s’arrangeait. Je suis restée plus de deux mois sans nouvelles de lui, je ne vous dit pas l’état dans lequel je me trouvais… l’examen approchait, je devais recentrer mes pensées vers là. Une série de mauvaises notes à l’examen blanc allait tirer la sornette d’alarmes.
J’étais une étudiante plutôt brillante, alors la vue de quelques mauvaises notes, allait définitivement me tirer de la brume dans laquelle je me trouvais. Je n’allais plus sur internet. Non seulement je devais bosser plus durement pour rattraper mes mauvaises notes, mais aussi je n’avais pas les moyens financiers pour me payer une connexion sur internet. Dans les années 2OOO, c’était un luxe d’y aller dans ma contrée…
Un soir, un de ses amis est venu me voir pour me remettre un téléphone portable, il devait m’appeler le soir. Il m’appelé, la chaleur de sa voix m’a émue … Il me demandait pourquoi je ne répondais plus à ses mails. Pourquoi ce silence de ma part ? Je lui avais manqué. Oh lui aussi m’avait manqué… Je lui ai fait des reproches sur son silence à lui, comme une idiote plus d’une fois je l’ai attendu sur Messenger au cybercafé et il n’est jamais venu, je lui avais laissé un email et il n’y avait pas répondu. C’était d’autant plus agaçant parce qu’à chaque fois que j’y allais c’était toutes mes économies qui y passait et pour rien…La distance que j’avais réussi à mettre entre nous s’est écroulée comme un flan à l’écoute du mot : « Je t’aime, si seulement tu savais à quel point ». Je l’aimais aussi et j’ai regretté cette souffrance que je me suis imposée vis-à-vis de lui. Il m’appelait autant qu’il pouvait et généralement très tard dans la nuit, c’était un peu moins cher pour lui d’appeler si tard, c’est ainsi que je suis devenue la couche tard que je suis… En attendant ses appels nocturnes, je révisais mon Bacc. D’une pierre deux coups. Ces appels étaient parfois érotiques… Et une de ces nuits ma mère m’a surprise si tard entrain de parler à une personne invisible et elle m’a confisqué ce téléphone. A cette époque le téléphone portable était un gadget de luxe, donc couteux. Ma mère ne pouvait jamais m’offrir un pareil gadget, aussi elle voulait connaitre sa provenance. Elle n’a pas cru à ce que je lui ai dit, pire elle m’a puni : j’étais privé de sortie et plus d’argent de poche. Plus de communication entre Eb et moi. C’était dur.
Grace à ma copine, j’ai pu informer son ami de ce qui m’arrive. J’ai remis mon mot de passe à son ami, il m’imprimait tous mes mails… Je les lisais toutes les nuits avant de dormir. Il savait si bien me parler d’amour au travers des paroles de chanson de zouk ou de slow. J’aimais ça. Et puis plus rien, le silence à nouveau. J’ai composé le Bacc, la punition a été levée et bientôt c’était à nouveau l’été… Son ami était venu me confirmer qu’il sera là dans 3 semaines…
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