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Posts Tagged ‘Désillusions’

J’avais froid, bien plus que d’habitude. La nuit était pourtant douce ce soir là, mais le climat qui régnait dans l’habitacle de la voiture était électrique. William roulait lentement, du moins c’est l’impression que j’avais, parce que d’un coté je voulais rapidement arrivée à la maison et d’un autre j’étais perdue dans mes pensées et surtout déconcertée suite à la discussion que nous venions d’avoir. Quand il se gara devant mon immeuble, c’est à ce moment que je réalisais que j’étais arrivée et que rien ne sera plus comme avant. William partait en villégiature avec sa femme pour 3 semaines. C’était vraiment long ! De toutes façons qu’est ce cela changeait concrètement pour moi ?

Il y a un proverbe de chez moi qui dit : «  La plume de l’oiseau s’envole en l’air, mais elle termine sa course à terre ». Si seulement je lisais les proverbes, j’aurais sans  doute compris bien de choses, j’aurais fait des choses différemment.

Hervé et moi, on s’est rencontré à l’université de Lyon, il était à la Faculté de Droit, tout comme moi. A la fin de nos études on s’est marié. Un très beau mariage. Nous étions si heureux…Au bout deux ans de mariage on a eu un magnifique garçon : Jarod. Hervé va laisser son merveilleux boulot dans un cabinet d’avocats pour s’enrôler chez les volontaires,  une branche de l’ONU. Et son premier poste d’affection après quelques mois de stage en Suisse au HCR (Haut Commissariat des Refugiés) était à Moba au Congo. Par amour pour mon mari et pour offrir un foyer stable à Jarod, je l’ai suivi en Afrique. J’ai laissé mon   boulot aux services des réclamations dans une structure de la ville Lyon. Les conditions de vie n’étant pas très favorable au Congo pour une jeune famille comme la notre, nous avons donc décidé que l’enfant et moi, irons vivre dans mon pays natal non loin de là : le Cameroun et lui il viendra nous voir aussi souvent qu’il le pourra. Cette décision me plaisait bien; revoir mes parents, ma famille, surtout après une si longue absente.

Avec mes parents sur place,  notre installation fut aisée. J’ai très vite trouvé une jolie villa, une école pour Jarod, et même un boulot. Mon chéri venait nous voir une fois par mois pour deux jours et par trimestre il avait droit à un congé de deux semaines. Malgré la  présence de ma famille, il arrivait des moments où je me sentais vraiment très seule…J’arrivais quand même à surmonter cela. Je m’impliquais  dans mon job. ça m’intéressait vraiment surtout que c’était quelque chose de nouveau pour moi : du commerciale. Ça occupait  grande partie de mon temps.

« Fontaine, je ne boirais jamais de ton eau » voilà un adage populaire dont j’aurais dû prêter attention. Je passais donc beaucoup de mon temps au boulot, et c’est ainsi que je me suis fait de bons collègues. A mon boulot, j’avais fait un constat qui me laissait perplexe et dont je ne me cachais pas pour montrer mon désaccord par rapport à cela. Des collègues entretenaient des relations extraconjugales. Je trouvais aberrant que des hommes et des femmes mariés laissant leur conjoint à la maison ou à leurs occupations journalières et se tapaient au bureau sans crainte d’autres que leur mari ou épouse. Je ne comprenais vraiment pas. J’étais sans doute encore naïve et croyais toujours au prince charmant. J’étais limite dégoutée. On pouvait voir deux collègues mariées se « battre » pour un collègue  qui est lui aussi marié !  Du vrai Sodome et Gomorrhe. Je m’étais  jurée de ne jamais manger de ce pain là tant que je serai dans cette entreprise.

Le temps a passé et un jour je réalise juste que je suis amoureuse. Pas de Hervé mon mari qui espaçait de plus en plus ses visites à cause de son boulot. Il ne venait désormais qu’une seule fois par trimestre et parfois pas ; mais de William. Ce dernier travaillait dans la même structure que moi mais pour un département différent. Je l’ai rencontré grâce à mon collègue d’unité. William venait très souvent le voir et il ne manquait pas de me faire un coucou et de me rapporter du Chocolat noir. C’est ainsi que des vendredis après le boulot on sortait tous les trois pour aller écouter de la musique dans un cabaret de la ville ou faire du Karaoké. On s’amusait comme des fous. William était toujours prévenant avec moi, normal j’étais la seule femme de ce trio. Ce qui était comme de la bonne camaraderie va doucement et surement se transformer en bien plus que ça.

Un de ces vendredis après une soirée moyenne, pas chaude comme d’habitude on a convenu de rentrer plus tôt. William était notre chauffeur, il a d’abord déposé Alfred et ensuite moi. Arrivé à la hauteur de mon portail, j’ai susurré :

— Je vais certainement m’ennuyer ce soir, surtout que Jarod n’est pas là

— Si tu veux je te tiens compagnie le temps que tu t’endormes

Et c’est ainsi  qu’il a garé sa voiture dans mon parking.

C’était la première fois que j’amenais un étranger à la maison. J’étais gauche et maladroite dans mon service. Il propose qu’on regarde un film, ce que j’accepte. Je m’assois près de lui. Je sens mon cœur battre très vite lorsqu’il  prend ma main dans la sienne et plonge son regard dans le mien. Il me dit combien il me désire, qu’il rêve de ce moment depuis un bon moment, qu’il n’a de cesse à penser à moi. Je crois que j’ai perdu la parole. Je voudrais lui dire de cesser rapidement son manège, mais la vérité est que je meurs tout d’autant que lui de désir pour lui. Je veux dire quelque chose, mais je suis aussitôt réduite au silence par un doux baiser. Il m’embrasse, il le fait si bien. Il me caresse les seins. J’ai un chemisier en soie qui laisse si bien deviner ma poitrine. Doucement, il le déboutonne, son regard est brulant de désir, j’aime ça. Il continue, on dirait qu’il me fait languir, qu’il voudrait que je lui donne le go ahead. Il fait semblant de s’arrêter, je prends la relève. J’entreprends de lui retirer sa chemisette. Je  caresse son torse, je lui fais plein de bisous. Lorsque je touche la boucle de sa ceinture, il arrête ma  main, me porte et me plaque sur le canapé. Il prend mes lèvres dans les siennes, descend sur mes seins, les embrasse, il continue de descendre; retire ma jupe et me fait un doigté d’enfer. Mon désir monte, je gémis, je suis ivre de plaisir. Il me fait un cunnilinctus dont ma  mémoire se souvient encore. Mon désir atteint le paroxysme et je jouis non pas sans bruit…Dans cet élan, on se retrouve au sol ; je me mets sur lui. J’entreprends de caresser son torse, de lui faire des baisers. Je mâchouille ses oreilles. Il halete…Il semble aimer ça.  Je termine de retirer son pantalon. Je caresse ses cuisses et son entre-cuisses, ses fesses…Je lui fais une pipe, son sexe est super tendu, il est au bord de l’explosion et moi aussi.  Je décide de le chevaucher, je miaule de plaisir, pour accentuer la cadence, il prend mes fesses dans ses mains  et accompagne le mouvement de va et vient. Je le sens à bout, il me retourne subitement et se retrouve au-dessus de moi pour une chevauchée plus soutenue. C’était divin !

William a passé le week end avec moi et est retourné chez lui lundi soir. Sa femme était habituée  semble t’il à le voir prolonger ses heures de boulot. Il avait un métier assez contraignant et donc parfois des urgences le retenaient. Comme le week end que l’on venait de passer ensemble.

Au boulot, j’étais plus que rayonnante, cela ne passa inaperçu aux yeux d’Alfred mon proche collaborateur. Il comprenait et j’appréciât  son mutisme à ce propos et je salua  sa complicité. Vous savez le plus drôle ? Eh bien je ne m’étais pas rendue compte que je faisais comme des collègues que j’avais jugé à mon arrivée dans cette boite ! Pire, je ne pensais même plus à mon mari. William parfois m’envoyait des sms torrides et je déboulais à son bureau faire ma fâchée et il me sortait son sourire le plus charmant et m’embrassait tout en refermant la porte à clé derrière moi. On se faisait un PCR (petit coup rapide) là dans son  bureau. Parfois, quand il avait une réunion  qui s’éternisait et qu’on voulait une petite galipette; il prenait sa pause et on se retrouvait dans les toilettes et on se donnait 5 minutes de plaisir avant de retourner à nos différentes occupations. J’étais devenue sa titulaire au bureau. Il passait beaucoup de son temps libre à la maison notamment les week ends.  Il avait déménagé certaines de ses affaires à la maison, c’était pratique quand il restait le week end  et qu’il devait repartir le lundi au boulot directement. Un de ces week end, Hervé est rentré à la maison sans prévenir et il a découvert le pot au rose…J’étais mal ; mais je me suis dit que c’était mieux ainsi. C’était un secret trop lourd à porter. Aussi, j’ai demandé le divorce. Je voulais être libre, libre d’aimer William ouvertement …Hervé était pourtant prêt à me pardonner, je ne voulais pas. Il y avait un bon moment déjà que j’avais cessé de l’aimer. J’en aimais un autre. Je me souviens de son regard, de sa mine, j’ai froid au dos quand j’y repense. Je n’avais même pas de regrets à ce moment. Le divorce fut bien assez tôt prononcé.

Je ne sais pas, mais je pense que mon divorce va sonner aussi ma descente aux enfers. La vie va être financièrement un peu plus difficile. Normal mon seul salaire ne va pas pouvoir tenir pour payer mon loyer, supporter les charges d’entretien de la voiture et les diverses charges. Hervé me versait  désormais juste de quoi entretenir l’enfant. William et moi n’avions jamais eu de rapport à l’argent. Donc il m’était difficile de lui demander son aide. J’ai déménagé pour un studio et lui et sa femme vont se dépêcher d’intégrer mon ancienne villa…Quand je lui annonce que je suis enceinte, il ne va vraiment pas aimer la nouvelle et disparaitra pour une « mission » pendant plus d’un mois. Dans ma tentative de le joindre en vain, je reçois plutôt la visite de sa femme qui au terme de notre dispute, je me retrouve à l’hôpital…Et j’ai perdu le bébé. Quand il revient, il est désolé pour ce qui est arrivé et le regrette dit-il. Comme si cela ne suffisait pas. Il me dit que sa femme le menace et il n’a pas envie de tout perdre du jour au lendemain, donc il pense qu’il va se remettre avec sa femme afin de sauver son couple. Elle a accepté de lui pardonner, et ce voyage pour une destination inconnue c’est pour qu’ils se rabibochent. J’étais sans voix, je n’avais même pas la force pour exprimer quoi que ce soit. Je n’avais même pas encore digérer la perte de mon bébé et voilà qu’il me quittait. Je suis malade, malade de je ne sais quoi, je suis l’ombre de moi-même.  Je descends de sa voiture comme une automate, je lui ai remis l’argent qu’il me tendait, j’avais besoin de rien, juste de lui et je voulais qu’il ait autant besoin de moi comme moi j’ai besoin de lui…. «  La plume de l’oiseau s’envole en l’air, mais elle termine sa course à terre ». Je suis effondrée. Je suis à terre !

Qu’auriez-vous fait ?

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C’est ce que Julien m’avait dit quand il partait pour la France ce septembre là ! C’était le 3 septembre. Il y a 15 ans. On s’aimait d’un amour fou. Et après nos résultats du Bacc, ses parents avaient décidé qu’il irait poursuivre ses études en Europe. Moi je suis restée. J’étais la petite dernière et fille unique. Mes parents voulaient que je reste auprès d’eux. J’étais effondrée à l’idée d’être loin de Julien. Je voulais tout, mais pas d’être séparée de lui. Je l’aimais tant. Je n’avais jamais autant pleuré pour quelqu’un ou pour quelque chose. J’ai tant pleuré que nous n’avions même pas profité des derniers moments qui nous restaient à passer ensemble. J’étais dans un tel deuil que personne ne réussissait à me faire entendre raison, même pas mon bien aimé. C’est le jour de son départ, au matin que j’ai réalisé qu’il partait le soir. Je voulais le voir, je voulais faire tant de choses avec lui, je voulais…Telle une automate je suis allée chez lui, sa chambre était vide. Plus rien. J’ai cru que j’allais avoir une crise cardiaque, parce que mon cœur a cessé de battre quelques secondes et ma respiration a suivi. Heureusement que sa sœur passait par là…, elle m’informa  qu’il était sorti avec ses parents faire des dernières courses. Je lui ai dit que je reviendrai. J’en ai profité pour aller aussi chercher quelques souvenirs pour mon bien aimé, quelque chose qui lui rappellera nous, moi. Je voulais absolument marquer ce jour. Le dernier jour que je le verrai avant longtemps. Sans l’avis de ma mère, je me suis défrisée les cheveux. J’ai acheté deux nouveaux habits. Julien ne les connaît pas, il sera sans doute heureux de me voir dans l’une d’elles. J’étais heureuse de faire tout ce que je faisais, parce que je le faisais pour Julien, mon bien aimé, mon amour; si heureuse de le faire que je n’ai pas vu le temps passé. Le temps est passé si vite, et pourtant  je me disais qu’il me reste encore quelque heures, après tout son vol c’est pour 22h. Néanmoins, il fallait faire vite si je voulais passer un moment d’intimité avec lui avant le départ pour l’aéroport. Ma mère a tellement crié quand elle a vu mes cheveux, mais j’avais plus le temps de lui expliquer quoi que ce soit. Juste celui d’emballer mon souvenir, prendre ma douche, mettre ma mini jupe grise avec la fente sur le coté et mon joli débardeur blanc en dentelles. J’avais également acheté une boite de chocolats, les préférés de Julien : « Mon chéri ». Mon petit oncle, heureux de me voir enfin heureuse ou enfin faire autre chose que de pleurer n’a pas hésité à m’accompagner toute jolie que j’étais pour dire aurevoir à mon copain.

Il était 19 h quand nous sommes arrivés chez Julien. Nos voitures ce sont croisés juste après son portail. Mon cœur a commencé à s’affoler, j’ai dit à mon oncle : « C’est Julien dans la voiture, il s’en va ». Il a klaxonné plusieurs fois et si fort que cette voiture qui emmenait Julien ne pouvait que s’arrêter. Il est descendu. Mon chéri était si beau…Il est venu vers moi. « Tu es si belle ce soir, et en retard » à peine a-t-il dit ça que l’on klaxonnait déjà pour lui rappeler l’heure. Il a ensuite ajouté « Chérie, attends moi » tout en essuyant les larmes qui perlaient de mes yeux. J’aurais voulu dire un mot, lui dire que je l’aime, lui dire tant de choses. Mais je n’ai pas pu ma gorge était si nouée et mon désespoir si grand que je me contentai de laisser parler mon chagrin au travers des larmes. Un coup de Klaxon à nouveau et il s’éloignait déjà vers la voiture.

J’étais là, sur cette route non bitumée du quartier dans ma jolie tenue, toute belle, désemparée et en larmes. Je ne sentais rien, même pas les moustiques, qui soient chantonnaient dans mes oreilles ou piquaient les parties découvertes de mes cuisses. Mon oncle est venu me porter et me coucher à l’arrière de la voiture et m’a ramené à la maison.

Je n’ai pas quitté ma chambre pendant une semaine ! Quand je l’ai quitté, j’en voulais à la terre entière. Mes parents de m’avoir séparée de Julien. Aux parents de Julien de nous avoir séparés, à Julien d’être parti si facilement…Quand je me suis calmée, on m’a enfin remis la lettre qu’il avait laissé pour moi…C’est sa sœur qui est venu la laisser le lendemain. Une lettre. J’étais contente d’avoir au moins ça de Julien. Je voulais être seule pour la lire. Je brulais d’impatience de la lire et en même temps j’appréhendais de la lire. Je l’ai gardé. Je l’ai lu deux jours plus tard. Dans la nuit du samedi. C’était une brève missive, il a dû l’écrire précipitamment peut être chez lui, peut être à l’aéroport, je ne sais pas. Il me disait combien lui aussi était déchiré à avoir me laisser, à partir si loin, mais que je ne m’inquiète pas il reviendra pendant les grandes vacances. Qu’il m’aime, voudrait qu’on se marie et qu’on ait des enfants plus tard. Que je l’attende, il reviendra. Tel était le message de Julien. Ce message, je l’ai lu,relu et  lu toute la nuit et  les nuits suivantes. J’avais toujours cette lettre avec moi.

Il  fallait  que je pense aussi à mon école. Quelle université je devais aller. Je ne voulais surtout pas rester dans la même ville. Julien n’était plus là, donc je n’avais plus envie d’être là. Je reviendrai seulement pour les grandes vacances. Je voulais aller poursuivre mes études dans une autre ville ou rien. Mes parents étaient obligés de céder à cause de ce qu’ils m’ont fait. J’y suis allée avec ma copine. Nos parents nous ont loué un appartement et on avait notre chez nous.

Malgré la multitude de beaux et intelligents garçons, et des sollicitations, je me suis promise de rester vierge et fidèle pour Julien, d’ailleurs mon cœur avait été formaté pour n’aimer que lui. Je voulais qu’il soit fier de moi : j’ai excellé à l’université. Ça m’a valu d’être remarquée…Mais Julien était toujours mon centre d’intérêt. Pendant les congés de la Pâques, j’ai reçu une autre lettre de Julien où il me racontait son départ plus tôt que prévu de la maison (il ne fallait pas qu’il loupe l’avion et devait donc faire son enregistrement plus tôt) voyage, les secousses de l’avion. Son arrivée à Paris, son inscription à HEC, les matières qu’il devait passer en classe préparatoires…Ses journées allaient très vite. Il n’avait pas le temps pour autre chose. Il pensait à moi, m’aimait toujours autant et n’oubliait pas de me rappeler de l’attendre. Il me donna également une adresse à laquelle je pouvais désormais lui écrire. C’était le bonheur.

Julien n’avait pas pu venir pour les grandes  vacances comme promis. Il devait rester faire un stage. J’avais passé les vacances les plus horribles de ma vie de jeune demoiselle. Heureusement que j’avais ma bonne amie. J’ai également fait un stage de vacances dans une entreprise de la place. Ça m’occupait et j’aimais ce que j’apprenais là bas. L’école a repris. Julien écrivait de moins en moins ou faisait de très courtes lettres. Les vacances d’après il n’est toujours pas venu. Il entrait officiellement à HEC et donc ne pourrais pas venir. L’année d’après, il n’est pas venu, il allait en Allemagne faire un stage là bas et ferait 6 mois de classe là bas. L’année ayant suivi celle-ci. Il allait en Angleterre toujours pour un stage et avait 8 mois de classe là bas. Il pouvait désormais m’envoyer un peu d’argent et un portable. Il serait plus facile pour lui de m’appeler que d’écrire et aller poster. Il m’appelait régulièrement, c’était doux d’entendre sa voix. Je le bippais et le soir il m’appelait. Parfois de mon bureau je l’appelais aussi. Mais on n’avait peu de discrétion…. Il me parla aussi d’internet. Si je pouvais avoir un compte e-mail, on pourrait s’écrire ou causer sur Messenger. Ça coutait trop cher Internet Ici à cette époque là. Mais il m’envoyait de l’argent.

J’avais obtenu mon diplôme et j’avais commencé à travailler et j’attendais toujours chastement et fidèlement Julien. Maintenant il était à New York. Il avait aussi terminé ses études en Ingénierie Financière à l’issue de son stage, on lui avait proposé de renouveler encore ce stage, grosse opportunité pour lui m’apprit ‘il. Il me manquait Julien. Ma copine s’était marié et attendait un bébé…Jessica est  ma filleule. Mes amies faisaient parfois des insinuations quant à ma promesse à Julien et la confiance aveugle que je semblais lui accorder. Je les écoutais d’une oreille distraite. J’aimais Julien, il m’aimait et il faisait son jaloux des fois au téléphone et ça me suffisait.

Soudainement, il a commencé à se faire rare, il ne m’écrivait plus. Plus de Messenger. Le téléphone de temps en temps et des appels très brefs. Parfois je l’appelais et son répondeur parlait avec moi. Et puis un jour, pendant qu’on parlait au téléphone, j’ai attendu une voix, une voix de femme disant : « Who’is it Darling ? » et lui de dire : « Nobody ». Était ce le pire ? Non. Il a fini par m’avouer qu’il allait se marier. Le téléphone est tombé est s’est brisé….Un signe ?

Je n’ai plus jamais voulu lui parler. Ma copine essayait de me faire entendre raison, mais quelle raison voulait elle que j’entende ? Ma douleur semblait facile à supporter pour elle parce que c’était justement ma douleur…Elle voulait que je sache que Julien voulait malgré tout m’épouser, comme promis il viendrait on se marierait…

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