De nos jours, on se sert très peu au quotidien de cette émotion. Des désagréments qu’elle pourrait causer à certains la rendent décourageante à appliquer. Mais qu’à cela ne tienne, parfois il est juste difficile de pouvoir faire sans. C’est sans doute ce mélange de sentiments qui s’est emparé de presque tout le monde entier à la suite de la catastrophe (tsunami) qui a dévasté Haïti l’année dernière. Ces pensées d’affection, mêlées à la colère face à l’impuissance, l’injustice portées à des semblables en détresse touchés au hasard. Cette frustration d’être impuissant, cette envie de donner de soi pour soulage l’autre. Je ne sais pas si c’était la première fois, mais moi c’était ma première fois que je voyais tous les peuples témoigner dans un même sens leur sensibilité dans u ne prise de conscience collective de la fragilité de l’Homme. Ce tragique évènement a suscité une communion planétaire évidente, visible ; à l’échelle des individus. La vie de tous les jours est le témoin de ce type d’élans quoi que plus confidentiels…
La compassion qui veut dire « avec passion » est d’un mot d’origine latine qui signifie souffrance ou alors littéralement « souffrir avec »
Rassurez-vous, dans la compassion je ne vois certainement pas le fait de souffrir avec l’autre ( Mrjazzz, tu vois…) mais davantage d’avoir une réaction de sensibilité pour son prochain, de ne pas être indifférent à ce qui lui arrive, de communiquer, de s’ouvrir. Bien sur la notion de compassion pleine de connotations ne saurait se réduire à une simple définition. Elle est fonction de la manière dont elle est vécue et des valeurs qu’elle revêt pour celui qui l’exprime. Son expression revêt de multiples visages. La compassion c’est l’échange de passion ; cette capacité que l’on a de se mettre à la place de l’autre, à l’intérieur de l’autre, de ressentir ce qu’il ressent et de le comprendre.
Si par moment des catastrophes comme celle d’ Haïti peuvent faire en sorte de réveiller la sensibilité de certains, je me demande quelle place tient la compassion au quotidien ? Pour des chrétiens, je sais qu’elle devrait tenir une place de qualité dans leur vie, parce que la foi passe en autre par le lien de compassion avec autrui. En effet, l’un des commandements le plus important de la Bible est : « aime ton prochain… » ; Elle prône aussi la charité ; l’union avec Dieu est indissociable du partage : « Tout ce que vous faites aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites ». La compassion est donc inhérente à la relation à l’autre, elle implique bien de prendre sur soi les peines ou la souffrance d’autrui. Une perspective peu attirante pour les hédonistes que nous tendons à devenir. En y regardant de plus près, je me dis que cela est à relativiser car cela dépend de l’angle qu’on adopte par rapport à une situation. Il est vrai que pris par notre personne, on a tendance à ne pas se soucier ou perdre du temps avec les malheurs des autres : « tout le monde a ses problèmes, que chacun se débrouille » diront certains. D’un autre coté, personne n’est jamais à l’abri des problèmes, donc d’avoir besoin des autres. D’ailleurs c’est parait il à ce moment là qu’on reconnait ses vrais amis. Je me demande comment serait ce monde si chacun jouait uniquement sa carte personnelle…
Pour répondre à la question poser au début du billet, je dirais que pour moi, la compassion j’essaie de l’appliquer au quotidien, je m’implique sans pour autant jouer les saint-Bernards, c’est à travers le partage que je m’épanouis, même si ce n’est pas évident tous les jours. Panser les plaies des autres me permet de faire le point sur les miennes. Tout ou presque ce que j’ai fait de beaux, je l’ai bâti sur la compassion.
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